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  • Peintures modernes de Bali

     

    A Ubud la touristique, sur Bali, existe un musée de peintures contemporaines. Le Neka montre « fine art inspired by Bali » selon sa devise. Les bâtiments, dans un jardin luxuriant, éclairent de toutes leurs baies des tableaux d’inégale valeur mais, somme toute, fort plaisants. Il s’agit d’une collection personnelle d’artiste, M. Sujeta Keka, toujours mieux inspirée et plus homogène que les choix de n’importe quelle instance administrative. Il a ouvert ce musée le 7 juillet 1982 sous l’égide du ministère indonésien de l’Education et de la Culture. Les œuvres sont organisées par ordre chronologique et le visiteur commence par « le style poupée », (wayang paintings) qui narre des épisodes du Ramayana, du Mahabharata et des légendes populaires balinaises. Certaines œuvres datent du 17ème siècle. Les silhouettes sont découpées de profil sur des feuilles sèches de palmier. Chaque détail du costume, chaque expression du visage, chaque attitude corporelle, indique un rang spécifique et un caractère de personnage. Tout est symbole.

     

    BALI2.jpgDébut 19ème, sous l’influence occidentale, l’art peint change. Mais ce n’est que dans les années 1920 que l’art original de Bali s’affirme à Ubud. Les peintres Walter Spies, Allemand, et Rudolf Bonnet, Hollandais, viennent habiter la région et introduisent les formes, l’anatomie et les lumières de l’esthétique occidentale. Des artistes balinais tels Anak Agung Gede Sobrat et Dewa Putu Bedil adaptent ces nouveautés aux scènes de la vie locale, aux danses et aux cérémonies. Un style particulier, moins occidentalisé, se développe à Batuan avec Ida Bagus Togog et Ida Bagus Wija, reprennent le géométrisme toradja avec leurs figures stylisées, leurs perspectives tordues et les plans multiples.

     

    Un pavillon est consacré à l’artiste indonésien né hollandais Arie Smit. Il est considéré comme « un maître de la couleur et de la composition » et peint les rythmes immanents de Bali dans les travaux des gens. Des paysages à couper le souffle, des jeunes gens qui se délassent, des temples tranquilles jalonnent sa peinture et donnent le sens du merveilleux. Arie Smit aimait bien les très jeunes gens et il en a peint plusieurs en sarong traditionnel. Il a souligné l’élancement du torse, les muscles alanguis par le repos mais fermement dessinés. Dans les années 1960, dans le village de Penestanan, il a donné à des artistes indonésiens de moins de 20 ans des matériaux et les a encouragés à se mettre à la peinture. I Nyoman Tjak et I Ketut Soki ont produit des scènes naïves de cérémonies, de récolte du riz et de la vie de tous les jours.

     

    Je retiens « le rouet » du peintre Lee Man Fung, 1970, montrant une jeune balinaise filant. Elle porte sarong et ses deux seins sont nus, à la manière traditionnelle. Ils sont pommés et surmontent des hanches affinées par la large ceinture de tissu serré. Ce vêtement, ce port redressé, donne à cette jeune fille une grâce que son œil velouté et la queue de sa chevelure noire renforcent. Elle est prête à séduire. Elle file la vie comme l’amour, tissant le lien qui va vous enserrer. La roue, dans le symbolisme hindou, est la vie qui va et qui tourne.

     

    à suivre ...