Boissons, thé, bierre en Indonésie
Chaque après-midi, avant le coucher du soleil, le thé devient un rituel. L’usage en vient de Chine et les Anglais l’ont adopté, tout comme les marchands arabes. Thé vert, thé au jasmin, thé au gingembre, thé au chrysanthème, le breuvage est servi avec de petits gâteaux « jajan pasar », des fruits confits, des coulis ou des salades de fruits exotiques. Le « teh panas » est le thé chaud, « manis » veut dire sucré, « pahit » ou « tawar », sans sucre. Le « dingin » est le thé glacé.
Les marques de bière les plus connues sont Anker et Bintang, brassées localement. On peut trouver de la Heineken (hollandaise), San Miguel (sous licence philippine) et de la Guinness pour les nostalgiques de la brumeuse Eirin. La bière de riz, appelé « brem », est soit de fabrication maison (pas terrible), soit commercialisé sous la marque Bali Brem. Le palais et surtout les intestins doivent s'y habituer... Les vins n'ont rien à voir avec les nôtres, sauf à y mettre le prix. Le rosé est un peu sucré mais se pique rapidement. Le blanc est plus sec, meilleur au goût mais plus difficile à trouver. L'eau n'est pas potable pour nos petits estomacs fragiles, elle doit être bouillie avant consommation. Inutile de demander, les Indonésiens la font tout juste réchauffer. A moins d’exiger « medidih duapuluh menit » dans le texte, (ce qui veut dire à peu près « de l'eau bouillie pendant 20 mn », il vaut mieux sacrifier à l’usage de l'eau minérale, qui se trouve très facilement et partout dans le pays. La plupart est d’ailleurs de marque « Danone », la multinationale « stratégique » qui doit rester dans des mains françaises, ce qui serait « vital » pour notre patriotisme, dit-on. Les touristes ne doivent pas ajouter de glaçons : ils sont faits d’eau du robinet.
Eviter aussi le lassi, une boisson d'origine indienne à base de yaourt liquide. C’est très bon mais très dangereux, les laitages ayant tendance à attirer toutes ces bêtes microscopiques qui nous en veulent. Le café (kopi) est, comme souvent dans les pays producteurs, pas bon. Soit il est lyophilisé et se sert en poudre, soit il est moulu et infuse directement dans la tasse. Comme l’eau n’est jamais assez chaude, les particules flottent en surface. Il faut acheter sa propre cafetière pour faire du « vrai » café selon les rites ; Charlie y est passé maître. Les jus de fruits frais font fureur, surtout à Djodjakarta et à Bali. Passés au mixeur, ils gardent toute leur saveur et leur fraîcheur garanti leur innocuité… à condition d’exiger « sans glaçons » ! En revanche les boissons colorées des marchés, dont les Indonésiens sont friands pour leur taux de sucre et leurs couleurs fluorescentes, ont un « goût anglais » peu aimable à nos palais : comme les bonbons acidulés, elles sont purement chimiques, ne contenant aucune trace d’un quelconque « fruit ».