Le Moabi : arbre de vie ou de profit ?
Une campagne de sensibilisation a été lancée en France pour protéger le plus grand arbre de la forêt tropicale africaine, le moabi, menacé de disparition par l’exploitation massive, selon l’association écologiste Les Amis de la Terre. L’association tire la sonnette d’alarme dans un communiqué, sur "la menace qui pèse sur les forêts d’Afrique, à partir de l’exemple du moabi" (Baillonella toxisperma). La campagne vise à persuader les distributeurs de privilégier des bois locaux comme le hêtre ou le chêne, ou de n’utiliser que des moabis certifiés avec le label Forest Stewardship Council (FSC). Intitulée "Moabi : arbre de vie ou de profit?", cette campagne qui démarre samedi, va prendre la forme d’actions de sensibilisation des consommateurs devant des magasins distribuant ce bois. Les actions se poursuivront jusqu’en décembre avec l’envoi de courriers aux enseignes mais aussi au gouvernement, pour "demander que le moabi soit protégé par la convention de Washington", rappelle Sylvain Angerand, responsable de cette campagne aux Amis de la Terre. La surexploitation forestière en Afrique Centrale met en péril la survie de cette essence écologiquement fragile. L’arbre Moabi ne vit que dans cette zone à raison d’un individu pour 20 hectares, mesure jusqu'à 70 mètres de haut et peut atteindre l’âge de 2.500 ans. Pour les Pygmées, le moabi incarne les esprits et sert de repère dans la forêt. De ses graines, les villageois extraient de l’huile utilisée comme produit alimentaire ou cosmétique. Son bois, de couleur brun rosé, possède d’excellentes propriétés mécaniques et convient à la fabrications de menuiseries extérieures (fenêtres, portes, mobilier de jardin). Selon l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), la France est la plus grande importatrice de moabi, avec près de 75% du total des exportations vers l’Europe. |